Lettre d’information de la sénatrice – Octobre 2021

Chères amies, Chers amis,

Il y a un an, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, était assassiné pour avoir défendu la liberté d’expression. Nous avons été nombreux à condamner ce crime. Nombreux mais pas unanimes car cette exclamation d‘horreur a divisé, aussi bien en France que dans le reste du monde, au nom de la question du « droit au blasphème » ! J’y vois là une altération à la fois de notre conception des droits de l’Homme mais aussi de la place grandissante du religieux au niveau planétaire qui tente, dans les démocraties, d’imposer ses règles et de dicter notre quotidien. Se souvient-on que dans l’excellente étude de la Fondation Jean Jaurès de novembre 2020 sur le rapport des Français à la laïcité, 15% des catholiques, 38% des musulmans mais surtout 57% des musulmans de 15 à 24 ans estimaient que les règles édictées par la religion devaient avoir préséance sur les lois de la République ! Quel constat amer.
 
La France, en cet automne 2021, porte le deuil dont la couleur est le noir. Or, c’est justement à cette couleur que Samuel Paty avait consacré son mémoire de maîtrise « Le Noir, société et symbolique » (1815-1995). Il s’inscrivait alors dans le champ de l’histoire culturelle et de l’étude des représentations, en présentant une enquête sur notre rapport à de nombreuses entités politiques, scientifiques, artistiques, religieuses. Il y étudiait le rôle du noir dans la construction d’un savoir scientifique, du combat entre le blanc et le noir dans l’imaginaire littéraire et pictural, des connotations négatives du noir comme couleur de la tristesse, de la mort et du mal, de son pouvoir religieux comme habit de l’austérité ou du fanatisme, ou encore des usages collectifs de ce qu’il appelle « le noir absolu ».
 
Cette date anniversaire n’est malheureusement pas la seule avec le récit des survivants du massacre du Bataclan et la nuit d’horreur du 13 novembre 2015 lors du procès qui vient de s’ouvrir. J’en ai encore l’écho qui me parvint alors que j’étais à Bruxelles au milieu d’amis qui allaient apprendre pour certains, dans les heures suivantes, la mort d’un fils… L’horreur se faisait humaine et sanglot.
 
Violences enfouies, violence pure et gratuite. J’ai toujours cru, y compris – je l’assume – par trente années passées dans un pays où le pardon ne vaut pas seulement comme une absolution permettant d’oublier la guerre civile, que la main tendue, la générosité, pouvaient guérir de tout et que tout Homme de bonne volonté pouvait dire avec Hugo « il n’y a sous le ciel qu’une chose devant laquelle on doive s’incliner : le génie, et qu’une chose devant laquelle on doive s’agenouiller : la bonté ».  La bonté ? La bonté et la force de la loi. 


Bien à vous,

Hélène Conway-Mouret

https://www.helene-conway.com/

Rasha OMRAN,  « Celle qui habite nos esprits… »

Dans le cadre du 9ème Festival du Centre-Ville sur les Arts contemporains (D-CAF) mercredi 20 et jeudi 21 octobre, au théâtre Rawabet, deux représentations uniques ont eu lieu de « Celle qui habitait la maison avant moi » de Rasha Omran, auteure syrienne en exil au Caire.[1]

          Pour faire enter le public dans le texte, le metteur en scène plonge la salle dans le noir et dans le silence durant plusieurs minutes. Le temps paraît long mais c’est un sas nécessaire pour recevoir des sons particuliers qui accompagnent les mots, et rien que les mots de ces poèmes syriens. C’est ainsi qu’une voix douce et posée récite des vers en arabe classique dont on peut saisir et ressentir la mélodie envoûtante et rythmée, même si on ne comprend pas la langue. Puis, toujours dans l’obscurité, une autre voix prend le relais et récite les mêmes vers, en français, tout aussi lentement et de façon articulée:

« Chaque fois que j’essaye d’écrire sur l’amour, l’autre femme tend la main et

m’arrache les doigts du clavier

La femme sauvage

L’ensauvagée

Qui me ressemble. »[2]

          Ensuite la troisième voix se fait plus présente, une voix réellement polyphonique, c’est-à-dire capable d’émettre plusieurs sons différents, simultanément, soutenus ou syncopés, brefs ou prolongés. Décontenancés, les spectateurs sont alors prêts à franchir le seuil de ce lieu inconnu évoqué par les voix et à entrer dans une méditation autour d’une rencontre impossible entre deux femmes, « celle qui habitait la maison avant moi » et la nouvelle habitante. La lumière apparaît alors sur la scène et augmente petit à petit, filtrée à travers des jeux de reflets de miroirs et révélant la présence de trois femmes habillées de noir, debout face au public.

          Durant une heure, les spectateurs vivent dans cet appartement insolite, tantôt inquiétant et provoquant des moments d’angoisse et de frayeur lorsque la femme délaissée hante les lieux pour crier sa souffrance et sa colère, tantôt accueillant et se voulant consolant lorsqu’elle pleure sur sa tendresse perdue qui la maintient désormais dans une solitude douloureuse qu’elle ne supporte plus.

           Semblant apaisée, « celle qui habitait la maison avant moi » émet alors des sons plus doux voire joyeux, entraînant avec elle les deux autres voix qui se mêlent avant de conclure cette méditation poétique dans une relative sérénité. La lumière peut diminuer puis disparaître et replonger la salle dans le noir accompagné de quelques sons, comme un livre qui se referme et une bougie qui s’éteint en laissant son odeur pour marquer sa présence.

          Après le spectacle, quelques phrases vous hantent, quelques mots arabes vous reviennent, quelques cris aussi. On ne quitte pas cette maison si facilement. C’est bien là toute la finesse et la puissance douce des textes de Rasha Omran, une femme qui hante nos esprits.

Corine Rochesson


[1] Rasha OMRAN, poétesse exilée politique syrienne, qui vit au Caire depuis 2012 et habite en centre-ville dans un appartement longtemps délaissé avant son arrivée et qui lui a inspiré 85 poèmes. Rassemblés dans un recueil intitulé « Celle qui habitait la maison avant moi » traduit en français par Mireille MIKHAIL et Henri-Jules JULIEN, ils ont été mis en scène par ce dernier et interprétés en arabe par Rasha Omran elle-même et pour la première fois sur les planches, en français par Nora Mohamed, comédienne syrienne, et par Isabelle Duthoit pour la partie vocale.

[2] Le texte est publié dans la revue « L’Ours Blanc » N°29, aux éditions Héros-Limite, du 14 mai 2021.

Poème mis en scène au Rawabet art space, espace culturel proposant spectacles et expositions. En savoir plus : https://www.facebook.com/RawabetArtSpace/

Rue Hussein Basha Al Meamari, Marouf, Qasr El Nil, Le Caire

Lettre d’information de la sénatrice du 02/08/2021

Chères amies, Chers amis,

Nous attendions tous le début de l’été qui devait d’abord, pour bon nombre d’entre nous, nous permettre de retrouver enfin les nôtres dont nous avions été séparés depuis plus d’un an. Ce faisant, il devait marquer la fin des restrictions et le retour à une vie normale. C’était sans compter l’apparition de « variants » même si la surprise vient moins de ces derniers (car que peut-on attendre d‘un virus si ce n‘est qu‘il s’adapte ?) que de l‘incapacité corrélative de l‘État à adapter ses structures et son système de soins.
 
Le régime d’une peur continue est ainsi entretenu à un niveau qui ne faiblit pas et n’enregistre que des pics. L’habitude est prise de vérifier les contaminations et hospitalisations au quotidien, ce qui non seulement permet aux gouvernements de prolonger l’état d’urgence sanitaire mais aussi d’étendre aux actes les plus anodins de notre quotidien l’obligation de présenter un « pass sanitaire » avec l’assentiment d’une majorité dont la seule motivation est celle de se protéger.
 
C’est l’objectif du dernier projet de loi présenté au Parlement par le gouvernement français qui, par le biais de la procédure accélérée, a bâclé un débat pourtant nécessaire tant il touche aux intérêts fondamentaux et aux valeurs de notre société. Nul doute qu’une couverture vaccinale maximale est l’un des principaux outils de lutte contre la pandémie. Mais ce texte est pour moi « l’arbre qui cache la forêt ». En effet, derrière le devoir de protection sanitaire de la population se cache des transformations profondes de l’exercice de nos droits et libertés. Nombre de dispositions paraissent complètement disproportionnées et les restrictions proposées le sont tout autant. Souvenons-nous de l’intensité du débat qui avait présidé à l’adoption de la loi « sécurité et libertés » en février 1981. Autres temps, autres mœurs parlementaires…
 
L’instauration d’un contrôle permanent de l’espace public par des personnes privées chargées de vérifier la situation sanitaire des individus auxquelles est octroyée une forme de pouvoir de police ; les restrictions d’accès aux transports publics dans les TGV mais pas les TER, RER, métro ou bus et aux services comme la restauration commerciale mais pas collective alors qu’une part importante de la population, les plus précaires et les plus jeunes, n’a pas eu accès à la vaccination au printemps ; l’atteinte au droit fondamental des enfants de participer pleinement à la vie culturelle et artistique (article 31 de la Convention internationale des droits de l’enfant) pour les plus de 12 ans non vaccinés… 
 
Voilà les grandes lignes du texte sorti de l’Assemblée nationale qui, malgré les améliorations apportées par le Sénat, contribue de fait à l‘instauration d‘un régime discriminatoire et à la division du pays. Pour ces raisons et bien d’autres encore, j’ai voté contre ce texte comme l’ensemble des membres de mon groupe sénatorial. 
 
Il me semble que nous n’avons pas à basculer dans une société de surveillance et de contrôle permanent, relevant d’une culture et d’un modèle de société qui n’est pas le nôtre, pour inciter la population à une responsabilité collective. L’accès de tous à une information ouverte, libre et contradictoire est indispensable pour redonner confiance à une Nation que les incohérences, les contradictions, les annonces sans applications concrètes et la novlangue gouvernementale conduisent au doute.
 
Je pense aussi à l‘incertitude et à l’angoisse de celles et ceux qui ne « cochent » pas toutes les cases, tels que les Français résidant à l’étranger à qui on a interdit le retour en France dans un premier temps, que l’on a ensuite encouragés à se faire vacciner à l’étranger pour enfin leur dire que la France ne reconnaissait pas les vaccins ni le « QR code » étranger quand ils en ont un. Imaginons ce qu’ils peuvent en penser. Les étudiants et chercheurs étrangers à qui une place a été offerte dans une université ou un laboratoire français et qui ne peuvent obtenir de visa parce qu’ils ne figurent pas sur la liste des motifs impérieux ou les partenaires étrangers de Français qui ne peuvent les rejoindre pour les mêmes raisons sont tout aussi fondés à douter de la légitimité sanitaire qui leur est opposée.
 
En fin de compte, le principal reproche à faire au gouvernement réside dans l‘infantilisation de la population à laquelle il se livre à coup d’arguments d’autorité. Je crois pourtant nos compatriotes suffisamment éclairés et lucides pour accepter et supporter la vérité issue du débat. Nous acceptons tous que la protection de la santé puisse justifier quelques restrictions de nos libertés. Mais en démocratie, la légitimité des décisions repose sur leur explication et leur partage. Dans un pays réellement en guerre, Clemenceau disait : « Gloire au pays où l’on parle. Honte au pays où l‘on se tait ». Cela demeure tellement vrai…
 
Je vous souhaite un bel été dans l’attente de vous retrouver à la rentrée prochaine. 

Bien à vous,

Hélène Conway-Mouret
https://www.helene-conway.com/

Rencontre avec l’artiste Heba Helmi

Invitation pour la première de « Being Free »
Film documentaire de 27 minutes en arabe + sous-titres en anglais

Lundi 5 Juillet 2021
7:30 pm
au National Museum of Egyptian Civilization’s theater.

Le film sera suivi d’une rencontre avec le metteur en scène Sherif Fathy et l’artiste céramiste Heba Helmi.

Pour des raisons sanitaires, merci de confirmer votre présence via WhatsApp 01222612192.


Pour mieux connaitre le travail d’Heba Helmi, visionnez la vidéo de son atelier : vidéo

Visite de l’atelier et showroom d’Heba Helmi, au Darb 1718 de Fustat (vieux Caire).

Metro Mari Girgis

Ouvert tous les jours sauf vendredi et samedi, de 11h à 16h.

L’alimentation bio au Caire

Dès la sortie des villes, on peut apercevoir les campagnes verdoyantes égyptiennes. Les champs sont irrigués depuis l’Antiquité par des canaux reliés au Nil. Le travail est presque toujours fait à la main, à l’ancienne. Les fruits et les légumes sont partout, au coin des rues sur des étals ou des charrettes, dans les petites épiceries ou encore dans les marchés de quartiers. Ces produits sont peu couteux, mais malheureusement pas toujours très sains. Les pesticides et autres bricoles du genre sont largement utilisés pour accroitre la production agricole afin de nourrir une population toujours de plus en plus nombreuse.

Depuis quelques années, l’agriculture biologique a traversé les frontières et s’est répandue en Egypte, répondant à la demande d’une clientèle aisée, soucieuse de sa santé et ayant les moyens de le faire. Dans les années 70, Sekem a été la 1ère compagnie à se lancer dans l’agriculture biologique et très vite a exporté ses produits vers les Etats Unis. D’autres fermes suivent aujourd’hui l’exemple et se spécialisent dans l’organic food, même si les critères du bio en Egypte différent de ceux que nous connaissons en Europe. Ces fermes sont essentiellement localisées sur la route entre la capitale égyptienne et Alexandrie. La plupart d’entre elles exporte la quasi totalité de leur production. Le bio égyptien s’exporte bien et il n’est pas rare de trouver des fraises ou des pommes de terre en France produced in Egypt.

Quels produits bio trouve-t-on ?

De tout : viande, volaille, œufs, fruits, légumes et parfois dérivés (huiles essentielles, produits cosmétiques). Egalement du miel, des vêtements en coton biologique…

Quelques incontournables

Isis fait partie du groupe Sekem. Isis garantit ses produits sans OGM. C’est l’enseigne la plus répandue en Egypte. Thés, tisanes, miels, épices et bien sûr fruits et légumes.

Les produits sont très faciles à trouver dans les supermarchés. On les trouve aussi sur le site du groupe Sekem.

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Makar farm est une ferme agricole familiale située sur la route de Saqqarah. George Makar a fait des études en agronomie en France et a décidé d’implanter des espèces étrangères, jusque là inconnues en Egypte, mais pouvant s’acclimater au sol et à la chaleur. C’est un succès. Aujourd’hui, son fils Mounir a pris la relève et a introduit un système hydroponique en Égypte qui permet une culture hors sol. Produits phares : endives, asperges, laitues et fleurs de courgettes.

Les herbes et les légumes de Makar farms sont présents dans les supermarchés, mais vous pouvez aussi les commander en ligne.

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Rdna Deux adresses à Maadi, mais livraison dans le grand Caire. Rdna est très bien achalandé en produits bio de différentes marques (sekem, intenam….), avec des produits difficilement trouvables ailleurs (produits sans gluten, sans lactose comme des glaces sans lactose ou encore du yaourt au lait de coco, lait de coco frais en bouteille).

Livraison sur planning. Pas ou très peu de sacs plastiques. Les produits sont livrés en cagettes avec des sacs en papier.

Vente en ligne sur site web et sur appli.

Paiement à la livraison en espèces ou CB.

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Petit ferme bio familiale en 2005 devenue Greenolic, plateforme de vente en ligne de produits bio en 2015. Absence garantie d’OGM, de pesticides et autres produits chimiques. On y trouve aussi bien des fruits, des légumes, des volailles que des produits cosmétiques de la fameuse marque Black Lotus.

Vente en ligne sur site web et sur appli. Livraison à domicile partout en Egypte, paiement en espèces ou CB à la livraison.

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D’abord producteur et exportateur de mangues, Elmazr3a est devenu un marché de producteurs en ligne, proposant une sélection de produits de qualité (fruits, légumes, laitages, viande, volaille, huile, miel…..).

Vente en ligne sur site web et sur appli. Livraison au Caire, Alexandrie et côte Nord.

Paiement à la livraison en espèces ou CB (sauf Alexandrie)

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La ferme Tabi3y est aussi connue sous le nom d’Abdel Rahman Aly Pacha. La ferme a commencé à produire dès 1930 avec pour objectif de produire une large gamme de fruits et légumes de qualité. La ferme était également connue pour ses mangues.

Produits laitiers, fruits, légumes, miel et volailles….

Quelques produits se trouvent en supermarchés. Sinon vente en ligne et paiement en espèces à la livraison.

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Sara-K. Hannig Nour a grandi en Suisse et s’est installée en Egypte en 2010. L’année suivante elle débute l’agriculture biologique sur un terrain familial sur la route d’Alexandrie. Aujourd’hui la ferme s’est bien agrandie et ses produits sont reconnus et vendus dans la plupart des supermarchés du Caire.

Inspirée par les modèles américain et européen, elle a mis en place le système de paniers bio hebdomadaires livrés à domicile. Plusieurs tailles de paniers sont disponibles (ponctuellement ou engagement sur 4 semaines).

Paiement en ligne par CB ou à la livraison en espèces.

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Où trouve-t-on les produits bio ?

On les trouve dans la plupart des supermarchés : Carrefour, Saoudi market, Alphat Market, Metro Market, Sunny market, Gourmet, Oskar, Fresh Food market… Certains permettent de commander en ligne directement sur leur propre site web ou encore via le site ou l’application Instashop qui vous connecte aux supermarchés et autres commerces en fonction de votre localisation. Il est possible de payer en ligne ou à la livraison. Pratique.

Il est possible aussi de commander directement aux fermes (voir la liste ci-dessus). Vous êtes livrés à domicile en général sous 24h maximum et vous payez à la livraison. Le système fonctionne très bien.

– Quelques épiceries

Bioshop

Une adresse connue depuis longtemps. Deux magasins, un à Maadi et l’autre à Zamalek ouverts tous les jours de 10h à 22h.

8 rue Ahmed Sabry, Zamalek
0122 399 9182

27 rue 231, Maadi
0225 212 103

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El Market

Une petite boutique créée par un petit groupe de producteurs locaux. Magasin très bien achalandé. Possible de commander en ligne à partir d’une liste disponible en pdf ici.

Commandes et livraisons possibles par Messenger ou WhatsApp.

El Market, 23 rue 231, Maadi Degla
Tel : 0102 015 5599

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Imtenan

L’incontournable boutique pour tous les produits de la ruche, mais aussi différents types d’huiles (lin, amande douce, castor, noix de coco….), épices, thé, quinoa…..

Commandes et livraisons possibles à partir de leur site internet, mais des boutiques présentes dans plusieurs villes (Caire, Giza, Alexandrie, Tanta, Assiout…). Pour les adresses, consultez leur site.

Imtenan service client : 16246

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– Les marchés du week-end

Deux marchés sympathiques dans le quartier de Zamalek où se côtoient fermiers, petites enseignes et particuliers. Vous y trouverez de tout dans des lieux très agréables.

Le samedi de 10h à 16h.

Fruits, légumes, excellents pains, miel, produits artisanaux……

4 rue El Sheikh El Marsafy, Zamalek (derrière El Yamany building et à côté de Beanos cafe)
1222105551
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Les mardis et samedis de 10h à 14h

Fruits et légumes frais et biologiques, confitures maison, huile d’olive, pain, produits artisanaux, fruits secs, fleurs fraîches…..

Dans le jardin du Nun Center
4 rue Shafikh Mansour, Zamalek
0122 398 0898
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La liste proposée n’est bien sûr pas exhaustive.

N’hésitez pas à partager vos adresses dans les commentaires.

Hommage à Evelyne Porret

Le Fayoum, Tounis

Notre association organise rituellement un week-end à Tounis dans l’oasis du Fayoum au moment du festival annuel de poterie qui se déroule à l’automne.
Les participants ont pu découvrir ainsi les beautés de ses paysages et sa faune sauvage tout en partageant un grand moment de convivialité. c’était aussi l’occasion de faire provision de poteries confectionnées dans les nombreux ateliers du village. Cette tradition de poterie est relativement récente et date des années 1980 lorsqu’Evelyne Porret, de nationalité suisse s’y est installée et a créé une école de poterie ouverte aux enfants du village. Depuis, le projet a grandi en qualité, en quantité et en renommée….
Le village est devenu un lieu de visite, de destination de week-ends d’attraction…Evelyne est devenue la figure emblématique de cette réussite. Mais, comme toutes les histoires, elle a eu une fin, ce mardi 1er juin, Evelyne est décédée dans son sommeil. Elle nous a quittés… sur la pointe des pieds en toute modestie…


Voici un texte qui reflète les sentiments de nombreuses personnes à son sujet :

Evelyne vient de nous quitter
Une partie de nous vient de nous quitter
Une force de vie vient de s’éteindre
Evelyne
une personne éternellement friande de mots plaisants
une personne continuellement friande d’échanges, de partages et des derniers potins du village
Evelyne
gourmande de bonnes bouffes, chocolat noir qu’elle planquait pour se le garder pour elle-même
fromages de chèvre qu’elle savourait avec délices
Evelyne,
un sens de l’hospitalité,  à recevoir chez elle toute la communauté de Tounis autour de la piscine
Evelyne
qui nous faisait découvrir avec passion, intelligence et profonde modestie l’art de la poterie
Evelyne
et son aura au sein de la communauté des potiers, de la première à la troisième génération maintenant
l’admiration qu’elle suscitait, le respect qui lui était porté, la reconnaissance qu’on lui vouait.
Le village de Tounis dont elle a été l’artisan de son développement, continuera à vivre sans elle, sans ailes…
Elle a su façonner, à l’instar des objets de terre qu’elle produisait, les personnes qu’elle a reçues très jeunes pour qu’elles puissent devenir des adultes à la pensée libre, des adultes pourvus de l’autonomie nécessaire à vivre une vie digne.
Evelyne
était une personne d’admiration, une personne pour laquelle on remercie la vie de nous avoir permis de la rencontrer, de la côtoyer, elle faisait partie de ces personnages qui vous aident à grandir, à vous épanouir et à vous accomplir.
Evelyne
est un exemple, une inspiration pour nous tous et comme dit Héba, Evelyne était tout bonnement, tout simplement une œuvre d’art à elle seule.

Rafael Pleutin

Visite à Alexandrie

Dans le cadre de la campagne électorale des élections des conseillers consulaires, Marianick et Rafael se sont rendus à Alexandrie pour y rencontrer la communauté française. La rencontre s’est déroulée dans les jardins (distanciation sociale oblige ! )  du centre culturel des Jésuites, lieu connu aussi sous le nom de « Garage ».

Autour d’un pot, les échanges ont porté sur la vie à Alexandrie, les difficultés parfois rencontrées par les Français dans l’accomplissement de leurs formalités administratives suite au changement de statut du Consulat, passé de « général » à « d’influence ».

Ce séjour a permis de découvrir au cœur d’Alexandrie, un lieu hors du temps, le palais du Pacha Hakakian légué aux Sœurs de la Charité. Un coin de… paradis, de vastes bâtiments entourant un jardin aux essences variées. c’est un lieu très accueillant qui nous permettrait l’hébergement des membres de notre association lors d’un prochain projet de balade dans cette ville. Merci aux sœurs qui les ont accueillis !

Le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC)

UN NOUVEAU MUSEE « ROYAL »

Après le spectaculaire déplacement des momies royales de la Place Tahrir au nouveau musée de la civilisation égyptienne de Fustat, vous pouvez désormais vous y rendre et redécouvrir certains objets dans une présentation toute contemporaine et selon les codes de la nouvelle muséologie : un espace largement ouvert, une sélection très ciblée d’œuvres de différentes époques, des explications animées et sur tablette, le tout selon une mise en scène, certes encore en gestation, mais déjà pharaonique.

Avant d’accéder au musée lui-même, il vous faudra gravir un parvis en pente douce et jalonné de piliers présentant les portraits de souverains et souveraines ayant élu résidence dans le bâtiment : plusieurs Ramsès, le grand Séthi, Hatchepsout, Tiy… Et, s’il ne fait pas trop chaud, vous pourrez prolonger ce moment en vous déplaçant légèrement sur la gauche et vous imaginer dans les coulisses de studios de cinéma en découvrant  quelques décors de carton-pâte ayant balisé le trajet des momies dans les rues du Caire. Effet kitch assuré !

En pénétrant dans le musée, une impression de vide se fait tout de suite sentir dans l’entrée car il n’y a strictement RIEN ! Un long et large couloir lumineux, vous attire alors comme pour vous dire : « – Oui oui avancez, c’est bien par là ! » Alors vous entrez dans ce « corridor du temps » et vous vous retrouvez devant un choix cornélien : descendre un escalier mystérieux qui traverse une rotonde où défilent les momies royales sur un écran circulaire ou bien contourner ce puits de lumière tamisée et atteindre enfin l’immense salle des trésors retrouvés ?

Si vous optez pour l’aventure, vous descendrez un escalier sobre et nu qui vous conduira à un ensemble de couloirs coudés et toujours sans décor et vous vous retrouverez face à la momie d’un premier souverain tandis qu’au mur, sur un panneau discret, vous pourrez connaître ses hauts faits et son nom usuel en hiéroglyphes. Et ainsi de suite pour les 21 autres momies, présentées tantôt seules, tantôt « accompagnées ». (Petite note pour les connaisseurs : on remarquera que les conservateurs ont bien pris soin d’éviter de placer Hatchepsout dans la même pièce que Thoumosis III … afin d’éviter de nouvelles querelles sans doute !)

Et chacun de s’extasier sur l’impressionnante, très belle et abondante chevelure de la reine Tiy, ou bien sur l’allure encore pleine de prestance et de grandeur de Séthi Ier.

Pour rejoindre le monde des vivants, vous suivrez un escalier modeste qui vous propulsera à l’époque romaine dans l’immense salle d’exposition très lumineuse. Organisée à la fois chronologiquement (de la Préhistoire au XXème siècle) et par thème, (le Nil, habitat, soins du corps, temps, religion) elle présente une sélection subtile d’objets représentatifs de chaque item. Ce qui est appréciable c’est que, contrairement à ce qui devient désormais une habitude dans beaucoup de musées que de mettre les œuvres sous vitrines, des sculptures, de bois, de bronze comme de pierre, et autres pièces, sont exposées à la vue directe du public simplement entourées d’un ruban bleu pour maintenir les visiteurs à distance. Et vous retrouverez avec joie certaines œuvres du musée de la Place Tahrir bien mises en valeur ici comme la belle statue du dieu lune Khonsou sous les traits de Toutankhamon, celle du scribe Hapi (de Karnak) ou encore celle en schiste de la déesse Hathor protégeant le pharaon Psammétique.

Statue du dieu Khonsou sous les traits de Toutankhamon, granit, 2m52, provenant du temple de Karnak (XVIIIe dynastie, règne de Toutankhamon)

Au chapitre des objets insolites on peut citer une prothèse d’orteil réalisée sur mesure, (hélas sans aucune indication du lieu de la trouvaille ni de l’époque car il manque encore beaucoup de cartels dans les vitrines) mais une tablette est posée dans l’angle de la vitrine et montre, à l’aide d’une animation en 3D, comment elle était utilisée. Un modèle de tour de briques d’époque romaine réalisé en pierre, montre un système de construction astucieux en plaçant des briques formant des vagues pour donner de la souplesse au bâtiment.

De fragiles pièces de tissu copte sont également exposées ainsi qu’une fresque provenant d’un plafond de chapelle dont le décor représente une vierge à l’enfant entourée de saints.

L’époque islamique n’est pas en reste car on retrouve de belles pièces de céramique, issues du musée de la rue Port-Saïd comme le plat circulaire au Joueur de Luth d’époque fatimide (très particulier avec son point turquoise sur le visage), un superbe minbar mamelouk et une intelligente exposition de maquette de certains immeubles du centre-ville du début du XXème siècle avec leur architecte ou leur commanditaire comme le célèbre Pacha Talaat Harb, créateur de la Banque Misr, première banque 100% égyptienne, actionnaires comme employés.

Bien d’autres trésors raffinés et subtils vous attendent et ne demandent qu’à vous étonner. Et si vous désirez méditer au bord d’une pièce d’eau, c’est possible : il vous suffira de sortir côté jardin près de l’entrée et de descendre quelques marches pour vous retrouver parmi la verdure et pour découvrir ce quartier de Fustat, autrefois délaissé mais désormais « royalement » réhabilité.

Corine Rochesson

Infos pratiques

El Fustat road, Ein Elsira, Le Caire

Ouvert tous les jours de 9h à 17h, sauf vendredi (9h-17h / 18h-21h)

(0020) 227412273

Site web

Tickets en ligne ou sur place

Tarifs :

  • Parking souterrain : 30 LE (à payer au guichet sur place)
  • Etrangers : 200 LE (étudiants : 100LE avec justificatif)
  • Egyptiens, Arabes : 60LE (étudiants : 30 LE avec justificatif)
  • Gratuité (sauf vendredi, samedi et jours fériés) pour les personnes de plus de 60 ans et les enfants de moins de 6 ans