Structure des soins médicaux en Egypte
Pour simplifier, il existe deux types de services médicaux en Egypte, les services privés et les services publics. En général, les gens préfèrent s’adresser aux services privés, même si la qualité des soins n’est pas toujours la meilleure, contrairement à ce qu’on pourrait croire.
Les services privés, sont bien sûr les grands hôpitaux privés et connus, les cliniques et cabinets privés, mais aussi les dispensaires rattachés aux organismes de culte (mosquées, églises et autres).
Le secteur public est quant à lui composé des hôpitaux universitaires au sommet de la pyramide, jusqu’aux centres de premiers soins, qui se trouvent dans tous les villages, les cités et les villes en passant par des organismes spécialisés.
Le secteur public en quelques chiffres
- 115 hôpitaux universitaires, 35.825 lits en 2011, parmi lesquels se trouvent 70 hôpitaux spécialisés, dont 3 centres de poison et 5 centres de soins pour dépendants.
- GOTHI (General organization of teaching hospitals and institutes) comprend 11 instituts spécialisés, tel que les instituts du Cœur, du diabète ou encore des maladies tropicales, surtout les maladies hépatiques, ainsi que 12 hôpitaux généraux.
- Les hôpitaux du ministère de la santé comptent parmi eux des hôpitaux spécialisés tel que l’institut Nasser, où a été développée la greffe de moëlle osseuse dans les années 90.
L’accès aux soins médicaux en Egypte
Chaque enfant est couvert par l’assurance médicale, dès la naissance et jusqu’à la fin de ses études universitaires. A l’âge adulte, tous les salariés du secteur public sont eux aussi couverts par l’assurance médicale. Ceux du secteur privé sont quant à eux surtout couverts par des assurances privées. Un système d’assurance médicale unifié est en train de voir le jour dans certains gouvernorats comme Port-Saïd et Sohag.
Les personnes qui travaillent à leur compte ou encore les travailleurs journaliers peuvent se faire soigner gratuitement dans les hôpitaux universitaires, GOTHI ou ceux du ministère de la santé.
Lorsqu’il s’agit de maladies chroniques, telles que le diabète, les maladies cardiaques ou celle du sang, comme la thalassémie, par exemple, les personnes n’ayant aucune assurance médicale peuvent se faire soigner dans les hôpitaux universitaires, GOTHI ou ceux du ministère de la santé, moyennant un décret ministériel individuel.
Il est important de noter que ces décrets passent par des étapes précises :
- Le malade doit s’adresser à un hôpital qui se trouve dans la zone géographique de son domicile et qui figure sur sa carte d’identité.
- Le médecin rédige alors un rapport médical qui sera adressé au service des soins aux frais de l’état au sein de l’hôpital : مكتب علاج نفقة الدولة
- Le service adresse enfin la demande au ministère de la santé, qui va émettre ce décret.
- Le décret devra être renouvelé chaque fois qu’il arrive à terme.
Cette procédure prend environ une semaine. Mais il faut noter que les personnes ayant une assurance médicale ne peuvent prétendre à un décret ministériel. Il existe par ailleurs des aides aux soins médicaux, genre mutuelle, à travers des accords entre les syndicats et les hôpitaux, cabinets privés, laboratoires, centres de radiologie…etc.
Ces dernières années, des projets de soins particuliers ont été mis en œuvre par le ministère de la santé, comme les campagnes de vaccinations contre la poliomyélite dans les années 80, les campagnes de dépistage de l’hépatite C et de traitement, ou encore les campagnes de dépistage du cancer du sein. Dernièrement, de nouvelles campagnes de vaccinations ont été organisées pour lutter contre le COVID 19.
Myriam Samna, médecin pédiatre à l’Ahmad Maher Teaching Hospital