Lettre d’information de la sénatrice Hélène Conway-Mouret – Novembre 2021

Chères amies, Chers amis,

L’année 2021 se termine bientôt. Certains s’en réjouissent et attendent avec impatience le 1er janvier, en nourrissant l’espoir secret que la prochaine année soit meilleure.  Je retiens personnellement des mois qui viennent de s’écouler une impression d’accélération du temps. Le monde sous nos yeux, abreuvé d’informations en continu, change vite, très vite, tout comme notre réalité quotidienne.

D’abord, cette année a vu la disparition de beaucoup trop de nos amis et de nos proches, victimes directes ou indirectes de la pandémie. Celle-ci a profondément changé nos habitudes depuis deux ans et semble malheureusement s’inscrire durablement dans nos vies.  Ensuite, la rapide recomposition politique en cours avec la montée des nationalismes, la consolidation des régimes autocratiques et la radicalité décomplexée dans les milieux politiques et religieux, qui ont pour conséquence d’affaiblir l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et surtout de s’attaquer aux droits des femmes et des minorités. Enfin, les soulèvements spontanés de la décennie précédente, rarement suivis de la rénovation politique profonde qui était attendue, érodent les régimes démocratiques qui ne répondent pas aux mécontentements. 

Nous avons tous la mémoire courte mais les interrogations que cette période porte dans notre rapport à la science, à l’altérité ou à la démocratie me rappellent celles que Célestin Bouglé – directeur de l’école des hautes études en sciences sociales et inspirateur politique de Léon Bourgeois dont le Sénat célèbre la mémoire grâce à mon collègue Jean-Raymond Hugonet – s’était efforcé de tirer voici un siècle de l’épidémie de tuberculose. Éclatement du lien social, marginalisation, doute de la démocratie devant la science. Nous n’inventons rien. Nous subissons. Encore.

Sommes-nous donc à l’ère des révolutions sans révolutionnaires ? Le dérèglement climatique en mérite une, au-delà des mouvements protestataires, notamment de la jeunesse. Nous subissons la révolution numérique et pouvons par le biais d’une mobilisation collective, à commencer par l’exercice du droit de vote, réaliser une révolution politique en choisissant les acteurs des changements que nous attendons. Alors oui l’année prochaine peut marquer un nouveau départ dont nous pouvons être tous les principaux acteurs. Tous ? Nos enfants d’abord.

Dans le chaos du monde, que curieusement certains ne perçoivent pas alors qu’il nous saute au visage, l’amour de nos enfants et de leurs qualités humaines et morales me semble un horizon si rassurant. Ils sont la vie, le courage et l’avenir. Nous devons avoir foi en eux. Nous sommes les derniers garants et les premiers admirateurs de ces jeunes gens en devenir qui ne demandent qu’à honorer cette confiance. Nous sommes leur socle et leur modèle. Soyons assurés que ce que nous leur apportons va les nourrir et les faire grandir d’une façon que nous n’imaginons pas, mais qui nous surprendra. Dans une de ses dernières fables, Paul Morand imaginait un monde où les plus âgés s’imposaient d’apprendre la joie de vivre et la légèreté aux plus jeunes. « Ils découvraient alors la douceur de la fiction et pour la première fois, leur volonté s’assouplissait au contact de ces vieux si polis et si drôles ». Sachons le leur permettre pour qu’ils aient envie de nous offrir l’avenir qu’ils construisent. Demain et encore demain.

Bien à vous,

Hélène Conway-Mouret

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